#RDVAncestral n° 5 – La maladie corporelle

Nous sommes en février 1821 dans la commune de Curciat-Dongalon à la limite de l’Ain et de la Saône-et-Loire, dans le hameau des charmes… Le notaire du village est appelé par un citoyen, celui-ci a une maladie.
J’ai déjà écrit un article sur ce hameau, si vous voulez en savoir plus, je vous laisse découvrir mon deuxième #RDVAncestral.

– Mon cher fils, tu n’as pas bon état, dit Marie Claudine d’un air inquiet.
– En effet, le médecin n’est pas rassurant, il a peu parlé et son visage était comme le tient, inquiet, murmure Pierre à sa mère qui se tenait à son chevet.
– C’est un médecin réputé, j’ai bon espoir, gardons la foi.
– Je dois préparer mon décès, tu dois avertir Maître Pariset.
– Oui je vais m’en occuper, dit Marie en sanglotant.
– Inutile de t’en occuper, je vais me rendre chez le notaire et convoquer par la suite des témoins. Rétorque Claude, son frère.

Un peu plus tard dans la matinée, Claude sort du domicile de son frère pour se rendre dans le bourg du village. L’étude de Maître Alexis Nicolas Pariset se trouve à proximité de l’hôtel du centre. L’hiver rend le paysage brumeux et il fait très froid. On peut apercevoir la neige qui tapisse le sol. Les voisins sortent pour s’occuper du bétail et demande au passage des nouvelles de Pierre. Dans ce hameau tout le monde se connait et sait que la mort a frappé la famille il y a moins de deux ans.

Le frère de Pierre arrive chez le notaire, il agite la clochette à l’extérieur de l’étude puis entre. Il approche du feu pour se réchauffer.

– Bonjour monsieur, Maître Pariset est en rendez-vous, il ne va pas tarder à finir, dit timidement la domestique qui passe dans le salon.
– Merci madame, répond Claude.

Quelques instants plus tard, on entend une porte s’ouvrir et une discussion se terminer.

– Monsieur Pacorel, venez, entrez dans mon bureau, dit Maître Pariset tout en serrant la main de son client.
– Je crains d’apporter de mauvaises nouvelles, mon frère Pierre est souffrant. Il requiert votre présence afin de rédiger un testament.
– Je suis navré Claude pour votre frère, je regarde mes rendez-vous, un instant…

Après avoir consulté son carnet, Maître Pariset donne sa réponse.

– Je peux passer demain après-midi.
– Oui très bien, cela nous convient, répond Claude.
– Je vous laisse alors trouver quatre témoins qui devront être présent demain après-midi.
– Je vais les trouver, comptez sur moi, au revoir Maître.

Claude part de l’étude et va chez des amis. Il va faire appel à Benoit Parnet qui habite au bourg du village. Ensuite en rentrant chez son frère, dans le hameau, il va demander à Pierre Marie André, Claude Giraud et Pierre Louis Flochon d’être aussi témoin. Ils acceptent et sont disponibles demain pour la rédaction du testament.

Le lendemain, tous sont réunis autour de Pierre, il est au plus mal. Le notaire est arrivé il y a peu, il s’est installé près de son client sur une table et plusieurs feuillets sont dispersés. Il commence par donner à Pierre un exemple de testament.

– Monsieur Pacorel, voici un exemple de testament qui correspondrait à votre situation, je vous laisse en prendre connaissance.

Après une lecture attentive, Pierre remet le modèle du testament au notaire.

– Cela me convient, vous pouvait l’utiliser.

Maître Pariset, plume à la main, commence par écrire tout en parlant à voix haute.

– « L’an mil huit cent vingt un et le dix huit février après midi pardevant Alexis Nicolas Pariset notaire Royal soussigné résidant au boug de Curciat Dongalon ».

Tout le monde dans la pièce écoute le notaire parlé avec discipline, silence et peur par rapport à leur proche. Il reprend.

– « Lequel sain d’esprit quoi qu’affecté d’une maladie corporelle qui le tient alité ».

Il finit l’écriture.

– « Dont acte fait passé au hameau des charmes dans le domicile du testateur ou le présent testament a été rédigé et lu au testateur en présence des témoins ».

Le notaire, une fois la lecture faite, invite Benoit Parnet et Pierre Marie André à signer, Pierre et les deux autres témoins ne savent pas signer.

Après plus de 202 ans passé chez le notaire et dans les archives, j’ai tenu l’acte dans mes mains, acte concernant mon AAAAGP.

Pierre Joseph Pacorel est décédé le 14 février 1858 à 60 ans.

3 E 21775 – Archives départementales de Saône-et-Loire

Ce texte est écrit dans le cadre du #RDVAncestral.

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